Le monde selon Merichan & les choiseaux 3.0

Les choiseaux sont de retour, maintenant en direct de la Valaisie

collage of 3 birds in their respective cage, from left to right Bazinga a grey ringneck, Peach a pied peach face lovebird and Eleven a peach faced lovebird. All 3 look suspiciously cute.

Je vous avais dit que j’étais en burn-out?

De nouveau? Encore? Toujours? Dur à savoir à ce stade.

Comme pas mal de monde dans la communauté neurodivergente au sens large du terme, et à fortiori si on y ajoute l’intersectionnalité d’être une femme et celle d’avoir des troubles de santé chroniques, j’ai l’impression de fonctionner en mode on va faire avec le burn-out et faire de notre mieux depuis la nuit des temps.

Genre c’est tellement chronique, qu’on a eu largement le temps de se gaslighter soi-même à croire que tout le monde vit comme ça tout le temps.

A ce stade, c’est le moment de vous dire que j’ai UN SYSTEME*!

Si si, je vous jure… je pousse tant qu’il faut, et puis au milieu je m’accorde suffisamment de pauses récupérer ce qu’il faut d’énergie pour continuer à avancer.

Je me chouchoute juste ce qu’il faut pour rester à flots. J’ai un système.

J’ai appris depuis longtemps à ne pas culpabiliser parce que mon ménage ne suit pas, ou que je me retrouve incapable de tenir mes goals ou mes échéances. Je sais prendre soin de moi juste ce qu’il faut pour tenir la distance, me concentrer sur le plus urgent et remettre les grands rêves à un jour où j’aurais peut-être l’énergie de…

On ne survit pas avec un burn-out chronique de plusieurs décennies sans avoir un système qui vous garde plus ou moins à flots. Et des systèmes j’en ai BEAUCOUP.

J’en ai tellement en fait, qu’il faut que je parle avec des inconnus franchement et/ou des pros qui ont l’habitude pour qu’ils se rendent compte de la profondeur de la dissonance cognitive. Du moins jusqu’à récemment. J’essaie de changer ça.

J’ai des systèmes pour tout en fait…

Tant pour les traits TDAH qui m’handicapent, que pour camoufler les traits autistiques qui gênent les gens, que pour avancer malgré tout quand mon corps refuse.

Heureusement pour moi, ma môman m’a donné une version plus développée que la sienne du sens de l’auto-préservation. Elle m’a donné des outils qu’elle a sorti d’un chapeau de magicienne ( parce que le manuel pour élever son extra-terrestre de fille en minimisant ses traumatismes elle a du l’écrire au fur et à mesure et souvent sans vraie aide) sur lesquels j’ai pu construire pour plein de choses dans ma vie. Sincèrement ma maman a fait des miracles avec ce qu’elle avait dans les mains.

Alors je ne regrette aucun des chemins pris…

Au contraire… je l’aime bien ma vie jusqu’ici. Les trucs que j’aurais voulu changer c’est pas des paramètres modifiables en fonction des cartes tirées à l’époque. Donc j’ai appris à les aimer comme ils sont et les accepter.

Mais purée… je suis fatiguée. Je crois bien que c’est au moins la 6ieme année de suite qu’à Nouvel An j’espère juste une année un peu moins folle que la précédente. Et que c’est pas l’impression qu’elles me laissent.

C’est pas tout du mauvais hein, de loin pas… mais j’ai trop souvent l’impression de réagir plutôt que d’agir. Je suis crevée. Physiquement. Mentalement.

Par le passé, pendant des périodes où ce sentiment était plus fort, j’ai toujours regardé avec envie celles qui avaient l’air de mieux gérer leur vie que moi, d’avoir la place pour plus de trucs. Sans réaliser au début qu’il y avait une part d’illusion, ne serait-ce que parce que je regardais tout via le prisme de mes forces et mes faiblesses.

Peut-être qu’à prêcher l’indulgence envers soi-même pour les autres, j’essaie cette fois d’augmenter un poil celle que j’ai envers moi-même. Malheureusement comme beaucoup de personnes qui se sont construites dans les reproches et les regards exaspérés des gens autour d’eux, et la surcompensation du handicap d’un autisme et d’un TDAH non diagnostiqués, je suis devenue ma pire critique. Bref.

Si je suis brutalement honnête avec moi-même…

Depuis l’automne dernier, j’ai atteint le maximum de ce que j’arrivais à tirer sur la corde sans perdre pied. J’avais utilisé les dernières réserves en stock pour Heidi et Basil et la seconde opération du pouce de Superchéri.

Alors depuis je travaille gentiment à prendre soin de moi. A me hisser hors de l’ornière. Sauf que comme toutes les personnes en burn-out vous le dirons, régulièrement je glisse et je dois reprendre d’un peu plus bas…

collage of Cuddles a tuxedo cat requesting her cuddles....


Objectivement. Depuis l’automne dernier, il y a beaucoup de trucs ou je vais mieux…

J’ai recommencé à écrire. Et ça c’est énorme. Même si c’est un peu un piège aussi, parce que c’est super facile quand on récupère un truc qui vous rend heureux et qu’on est autiste et/ou TDAH de se perdre dedans et du coup de régresser.

Je vous dis pas le nombre de fois que j’ai du engueuler Superchéri pour ne pas avoir mangé depuis presque 2 jours au cours des années, genre quand il code… Mais selon ce que je suis en train d’écrire je ne fais pas mieux que lui!

Ils sont là, mes glissements à me sortir de l’ornière. Quand emportée par le plaisir absolu de faire du progrès et de récupérer un truc, bam, je perds de vue les trucs essentiels qui m’ont permis de récupérer ces capacités.

J’apprends à moins masquer. C’est un putain de processus. Je me bats tous les jours contre. J’apprends à dire que je ne vais pas bien. M’autoriser le droit d’être vulnérable. A ne plus gaspiller une énergie que je n’ai pas à tenter de rentrer dans les vêtements étriqués d’un neurotypique que je ne suis pas.

En gros, je bosse à déconstruire tout ce que j’ai construis péniblement dans mon enfance. Dans le genre c’est un comble… Dans le but de reconstruire quelque chose qui me convient, qui est à ma taille, me permet d’être tout bêtement moi. Authentiquement moi.

( Dans ce cas, je suis toujours monstre jalouse de ma ch’tite soeur qui me semble avoir des années d’avance sur le processus par rapport à moi… Même si je sais objectivement que la différence est pas mal liée au fait que j’ai fait le choix de plonger tête la première dans la maternité et de finir de maturer en tant que maman, et que moralité il y a des expériences qu’elle a faites et pas moi. D’autant plus qu’on a vécu des vies radicalement différentes à ce jour. )

Tout aussi objectivement. Il y a des trucs où je vais moins bien.

Le trouble anxieux. L’anxiété sociale. Pour ne pas les nommer…

Ils semblent envahir toute ma vie. Continuer à progresser et bouffer du terrain sur l’autonomie que j’ai, et la capacité de fonctionner.

Mais c’est un peu une fausse impression. Parce que oui, ils prennent BEAU-COUP de place.

Mais en fait ils étaient déjà hyper-présents depuis des années. Je refusais juste de leur accorder plus d’une seconde, de reconnaître leur existence.

Jamais on ne m’aurait pris à raconter une crise d’angoisse sans y mettre vraiment 3 tonnes d’humour au milieu et en faire un sketch. JAMAIS.

Impossible non plus d’admettre que le retour du Cheeto Orange au pouvoir m’a fait passé une semaine au lit en PLS à ne pas pouvoir respirer. J’aurais purement et simplement pas écrit les derniers billets ou en tout cas je ne les aurais jamais publiés.

Parce que tu te rends compte, tu vas inquiéter les gens pour rien. Tu vas les déranger. Tu vas mettre mal à l’aise. Tirer la couverture à toi! Tu peux gérer, encore quelques jours à appliquer les éléments de ton système de remise en forme et BAM tu seras repartie comme en 40**

Ne reste plus qu’à admettre…

Qu’il faut laisser de la place à cette anxiété et apprendre à la respecter au lieu de toujours la nier.

Je paie en ce moment le fait que j’ai un moment plus calmes après des années de tempêtes les unes sur les autres.

Et je la soupçonne d’être aussi forte parce qu’elle m’oblige à me reposer, à travailler sur moi, et de ne pas partir au galop à chaque fois que j’ai réussi à mettre 2 pas devant l’autre.

Si je suis honnête, l’anxiété a pris cette ampleur paradoxalement parce que je bosse à aller mieux.

A me reconnecter avec le monde, à apprendre à être moi et ne plus nier des pans entiers de qui je suis, j’ai ouvert la boite de Pandore des émotions étouffées de la gamine, de la jeune femme qui les a poussé de côté pour avancer. Rester debout.

C’est un retour de flammes…

Le littéral retour de flammes quand tu fais un appel d’oxygène en ouvrant la porte d’une pièce qui se consume lentement. Ouais, Backdraft, le film de Ron Howard de 1991 pour ceux qui ont un doute, m’a grave traumatisée quand je l’ai vu. Je sais pas exactement à quel âge je suis tombée dessus, au début de l’adolescence quand il a du passer à la TV en Suisse en 93 probablement… mais j’en ai fait des cauchemars pour des semaines.

Les pas que je fais pour aller mieux fonctionnent, notamment la rit@line au régime modifié depuis mi-janvier ( dont je me réjouis de voir l’effet à long terme… parce que 2 semaines à ce régime me font trop du bien déjà, donc je me réjouis du bilan à 3 mois!) Mais à chaque millimètre que je gagne, aussitôt mon cerveau me dit “ah cool tu vas un peu mieux, tu vas pouvoir gérer ça maintenant” et me refile la dose suivante de tous les trucs en attente de jours meilleurs.

Bref, tout ça pour dire…

Ça n’en a pas l’air, d’autant plus que c’est la première fois depuis longtemps que je suis aussi cash, mais les hauts et les bas de ces temps c’est un mal pour un bien.

On ne peut, pour ne prendre que cet aspect-là, réapprendre à dormir raisonnablement correctement depuis pfff… 10? 15 ans que je fonctionne avec des insomnies chroniques et un système de plus en plus complexes de bruits pour rester endormie plus de 20 minutes d’affilée? sans que la fatigue ne nous rattrape.

J’ai un peu de temps et de répit pour m’occuper de moi plus en profondeur que de modifier un peu un système pour continuer à avancer malgré tout.

C’est pas beau, c’est pas gracieux. C’est aussi pour une introvertie comme moi, avec les niveaux d’anxiété sociale qui sont présents en ce moment un processus très égoïste, qui passe beaucoup par le fait d’être dans ma bulle. Et de l’assumer.

Par moments je me réjouis de sortir de ma chrysalide actuelle… mais je sais aussi que quand on planifie une date de sortie de burn-out quand on y est, bin on se leurre et c’est encore le burn-out qui parle.

Alors j’essaie d’admettre que je dois me laisser emmener sur ce chemin, que s’il y a des variables que je contrôle, le fait de savoir quand je pourrais refermer ce chapitre, ça, par contre, je ne peux pas le contrôler.

Sinon euh histoire de ne pas vous laisser sur ça bam, bonne semaine… quoi de neuf?

Je viens de passer 4 jours au lit merci mes bringues. Mais je le prends comme un bon signe… les gros cycles, c’est des cycles qui remettent mieux le compteur proche du zéro, surtout si je peux m’écouter à fond pour le cycle en question.

Les choiseaux vont bien. Ils sont très contents du temps quasi printanier. Les plumées sont merveilleusement hormonales. Heidi aussi va bien. Enfin le temps printanier elle, elle apprécie moins because les allergies…

Moi aussi d’ailleurs. Vous comprenez on aime bien les arbres… mais ni les aulnes ni les noisetiers ne nous aiment!

Côté écrans petits et grands…

Le bilan de fin janvier c’est qu’à priori, si mes calculs sont exacts, j’ai lu 32 livres. Pour une très large majorité des thrillers avec plus ou moins beaucoup de romance. Et beaucoup de vilains en guise de héros. J’en ai d’ailleurs 2 des livres ce mois que j’ai ajouté à mon étagère à trophée… euh acheté aussi en papier quoi.

La gloire de mon père de Pagnol n’est pas encore compté sur ces 32. Je n’ai pas fini de le lire vu que je l’écoute, et ça fait que je lis BEAU-COUP moins vite, et par petites doses, contrairement à un livre que je lis de mes propres yeux… Un bon mois!

Du coup évidemment ces derniers jours, j’ai surtout lu du coup…

Le vaste monde n’a pas encore disparu, même si c’est officiellement la guerre froide entre le Cheeto Orange vs. Canada et Mexico.

La part détachée et féroce de moi qui regarde de loin la vraie vie comme si elle regardait une saison de House of Cards, se demande ce que réserve le prochain épisode.

La grande hypersensible qui déplace les escargots et en pleure quand elle en écrase malgré toutes ses précautions, se demande si BB8 voudrait pas encore un câlin ou venir se recoucher contre elle, histoire d’oublier qu’elle est pas dans le bon timeline.

Du coup elle évite les news sur les inondations, la victoire de l’extrême-droite en Belgique

Heureusement on trouve quand même des news pour nous faire penser à autre choses…

Un promeneur au Danemark a trouvé du vomi fossilisé d’il y a 66 millions d’années. Et tous les paléontologues d’accourir pour compléter leurs recherches. C’est je cite, une information incroyable sur le régime alimentaire de l’espèce.

Taylor Swift n’a certes pas ramené de Grammy à la maison, mais de base tous les compétiteurs étaient de top qualité… Elle a de loin dominé les ventes pour son dernier album, et “perdre” face à Cow Boy Carter c’est pas une claque parce que c’est aussi un superbe album. Il était d’autant plus temps que Beyoncé ramène album of the year, que les 2 autres fois où elle avait été finaliste c’était contre Taylor Swift aussi et qu’elle avait perdu. Et puis qu’elle a gagné pour un album country et que ça fait s’étouffer tous les racistes des USA.

Vivement les oscars que d’autres racistes s’étouffent aussi.

Ah et Bref revient pour une seconde saison. Le 14 février sur Disney+ après 13 ans d’absence. Juste à la bande-annonce c’est redevenu instantanément culte à la maison… le mec qui finit jamais ses phrases il est omniprésent à la maison!

Bref. Je vous souhaite un bon début de semaine, une belle journée…

Prenez soin de vous! On se retrouve jeudi?















*Une des grandes plaisanteries récurrentes de la communauté TDAH en ligne. Quand on commence la réponse à une question par “mais non je fais pas ça, j’ai un système…” et qu’on se lance dans une description interminable de comment on fait pour éviter que ça nous arrive ou du pourquoi ça nous arrive jamais. On peut généralement cocher la case du symptôme ou du trait, parce qu’en fait on surcompense pour éviter que ça nous affecte. C’est un peu comme quand un autiste vous fait un caca nerveux pour remplir les formulaires de diagnostic parce qu’ils sont vagues, imprécis et qu’il faut rajouter 25 notes dans la marge pour préciser ce qu’on veut dire.

**Je vous conseille la page wiki sur l’expression d’origine… Mais en version TLPL ( trop long pas lu) c’est un détournement de l’original repartir comme en 14, et le fait que les soldats en 40 étaient repartis avec la même conviction que ce serait pas long et vite géré cette stupide guerre. Décidément partout où je regarde je me la reprends dans la figure cette guerre mondiale… Elle me nargue!