Bon avant de se lancer dans le sujet brûlant du billet du jour, petit tour d’horizon de savoir si j’ai des news à partager avec vous en ce lundi?
Euh bin pas vraiment, on vit un peu en autarcie en se coupant du monde et surtout des nouvelles qui sont mauvaises d’où quelles viennent*
On avait beau un peu tous s’y attendre aux résultats des élections américaines, ça fait quand même un coup. Alors bon le gendre et Superchéri sont un peu plus optimistes quant au non-éclatement de la troisième guerre mondiale ouverte, et qu’on en reste à la guerre froide 2.0 actuelle… parce qu’avec le cheeto orange aux commandes là-bas, moins de risque que l’OTAN se retrouve dans une situation ousque tout le monde se mobilise… Je peux pas leur donner tort… par contre les pessimistes d’entre nous sur la fin un peu généralisée des démocraties, de la montée de l’autoritarisme, du je m’en-foutisme du bouleversement climatique et de l’inévitable descente dans l’anarchie qui s’en suit eux, voient leurs prédictions augmenter en probabilités.
Bref, pour résumer à la louche de sarcasme, le monde va bien et ça ne va pas s’améliorer!
Ah on a quand même été déranger les écureuils à Crans-Montana** juste avant l’hiver et leur refiler quelques noix. Heidi et Basil ( notre singapourien en prêt)*** ont été s’asseoir dans un coin et attendre que les écureuils débarquent, pendant que Patchi lui a décidé de s’épuiser pour une bonne semaine, à lui seul, en faisant le sentier aller, retour et plus encore.
Nan mais je vous jure, je ne l’arrêtais plus, j’ai quasi du lui courir après quand il a essayé de prendre une tangente dans les bois Oui, vu sa mobilité, je prends le risque de le laisser dodeliner le long du chemin sans laisse. Comme il est vieux et plus très agile, il ne va ni très vite, ni tout terrain, c’est pour nous l’amusement absolu de le regarder vivre complètement dans son monde, emmené par son nez, commençant par s’arrêter et se retourner l’air exaspéré qu’on ne le suive pas assez vite, puis carrément en fait s’en ficher complètement qu’on existe. Et pour lui une liberté qu’il n’a jamais connu et qui le pousse à se dépasser en balade.
Mais assez tangenté, et revenons à nos Swifties…
Spoiler alerte, j’écris le billet à la rediff’ pourrie du live du dernier concert à Indianapolis. Dans l’échelle de savoir à quel niveau de Swiftitude je suis, la réponse est plutôt élevé, même s’il a encore beaucoup plus accro que moi.
Oui, la rediff’ parce que figurez-vous qu’à 3h du matin maintenant qu’il ne reste que quelques dates aux … j’aime dormir!
Je n’avais pourtant pas commencé swiftie du tout… Oui, c’était fun à écouter m’enfin sans plus sans moins. Des chansons qui vivaient dans mon inconscient musical comme tellement d’autres à parsemer la bande-son de ma vie, sans forcément que je n’y prête trop d’attention.
J’ai plongé sans trop m’en rendre compte quelque part après la sortie de Lover en 2019.
Parce que Lover est une explosion de couleurs, les textes d’une Taylor plus mature, avec un contrôle créatif complet sur son album pour la première fois.
Parce que c’est d’un féminisme assez jouissif. Tant You need to Calm down que The Man vivent à demeure dans ma tête les jours où le monde qu’on navigue me fait rager du patriarcat et autres trucs sympa du genre.
Et puis aussi parce qu’elle a sorti le documentaire réalisé entre Reputation et Lover en 2020. Et qu’à l’écouter parler, je me suis attachée à cette nerd dégingandée, qui a des chats, a l’âge de mon petit frère, et à sa façon de décrire son monde.
Mais ce qui a scellé le deal, achevé la chute, cuit les carottes…
C’est la sortie de Folklore en juillet 2020…
Vous vous rappelez de Covid ? Les lockdowns qu’à Singapour on a eu en quinconce par rapport à l’Europe. La distanciation sociale, mon monstre burnout qui gonflait doucement dans le background jusqu’à exploser en 2021.
En plus c’était pas forcément des moments simples à la maison. Heidi avait 16 ans et se noyait mentalement et physiquement. L’unité dans laquelle bossait Superchéri se délocalisait en Inde, et il savait qu’il avait un temps limité pour se replacer dans un autre département.
Bref,
Folklore, puis Evermore dès qu’il est sorti, ont tourné en boucle… et depuis j’ai ajouté les réengistrements ( parce que dans le genre power move, ils se posent là, et puis en plus je les préfère, ils sont moins lisses…) sans compter Midnights.
( Parce que soyons honnête, Anti-hero si c’est pas l’hymne de la fille ainée rongée d’anxiété, je sais pas ce que c’est…)
Donc inutile de dire que lorsque les dates européennes de sa tournée ont été annoncées
J’ai sauté à pied joints, entrainant Heidi avec moi, sur la première date Zurichoise. Et je n’ai même pas eu trop de sueurs froides à l’idée qu’on puisse avoir des billets vu qu’on a profité de l’option mobilité réduite d’Heidi et de billets qui se vendaient séparément de la loterie générale.
( Pis que Ticket Corner sait comment fonctionner avec une empoignade générale pour mettre la main sur les billets vu que c’est le cas chaque année pour Paléo et autres festivals estivaux?)
Cadeau bonus, même si ça n’a pas été confirmé jusqu’à plus proche de la date, nos amis à Zurich avaient de la place dans leur chambre d’amis donc pas de frais de logement, ni d’obligation de quitter Zurich le soir-même dans la foule.
On est à l’été 2023, ne restait plus qu’à attendre essentiellement un an avant d’y arriver…
Un an bien occupé…
Tant au niveau de la sphère Swiftie.
Non parce que pendant ce temps-là, on a soudain vu les médias francophones découvrir le phénomène Taylor Swift ( je cite hein, et purée c’est presque aussi drôle de regarder des docus français sur le sujet que s’en était à l’époque de les regarder sur j’ai quitté la France pour m’expatrier à Singapour).
Ce mélange subtil de raccourcis et de biais culturels qui font que le spectateur averti s’arrache les cheveux face aux dits raccourcis pendant tout le documentaire.
Et puis aussi du fait qu’elle avait un nouveau copain, et que c’est un footballeur américain professionnel, ce qui a déclenché la convergence inattendue de bulles culturelles aux USA et un nouveau diagramme de Venn.
Avec des différences notables de réaction, entre ceux qui râlent parce que d’abord on parle plus que d’elle au lieu de leur sport ( soyons honnêtes, ils étaient lourds les journalistes post-jeux à ne faire que demander mais alors c’est quoi ta chanson préférée aux joueurs…) et ceux qui trouve ça génial parce que du coup ça fait que la progéniture qui les avait toujours envoyé balader s’intéresse à leur équipe et aux prochains matchs…
Ou encore le fait qu’on a pas eu le même concert en Europe que les USA et même la phase asiatique de la tournée debut 2024, parce qu’elle a sorti un nouvel album pendant la tournée et qu’ils ont changé le setlist en conséquences pour dates post-sorties de l’album.
Tant qu’au niveau de la maisonnée parce que putain on a fait des heures des rénovations dans la maison à bosser au son du concert première mouture – celui sur Disney+
Bon et comment j’ai mis le doigt dans les livestreams pourris des concerts en direct puis en différé alors?
Bin, par étape… je faisais le décompte des chansons surprises – qui, elles, atterrissent systématiquement sur youtube.
Le livestream complet du concert, j’ai mis le doigt dedans pendant la tournée européenne. Parce qu’il fallait impérativement que je sache quelles seraient les différences entre notre concert et ceux d’avant la sortie du Tortured Poets Department
Autiste un jour, autiste toujours… on ne se refait pas… et tant chercher les spoilers que de lire la fin d’un bouquin, c’est un moyen très efficace de gérer mes attentes et mon anxiété, et de faire en sorte que l’expérience reste pur plaisir.
Je veux dire… j’avais inventé toute seule dans mon coin, les billets de blog en analogue qui racontaient tous les épisodes et les spéculations possibles d’une série, bien avant que reddit, youtube etc. s’y mettent.
En plus, avec les livestreams…
J’ai pu vivre une bonne partie de 2024 au rythme uniquement des news de concert…
Genre, vous saviez-vous quelle célébrité était à quel concert? Que ses parents à elle sont presque toujours dans la foule? Qu’elle fait des donations importantes aux associations caritatives de chaque ville dans lesquelles elle passe.
Genre, vous le saviez-vous qu’il y a un quizz organisé avant chaque concert auquel des milliers de swifties participent et qui essaient de deviner quelles seront les variations de tenue du jour, les chansons surprises, etc.
Heidi s’est pris au jeu de la confection de bracelets. Elle avait un chart avec toutes les combinaisons qu’elle voulait faire.
Ah pis vous saviez du coup que ceux que Taylor Swift reçoit finissent généralement au musée dans la section de Nashville consacrée à Taylor Swift?
Bref, même si la réalité nous a douloureusement rattrapé pour les concerts de Vienne et leur annulation pour une menace terroriste concrète, en moyenne vivre au diapason des Swifties c’est le plus souvent surtout vivre dans un monde feel good ou on se sent plus safe que d’habitude.
Bon et pis ce concert alors?
Parce que c’est pas tout ça mais on commence à ne plus en voir le bout de ce billet?
Bin c’était la journée la plus chaude du mois de juillet ou presque, ils ont travaillé d’arrache-pied pour distribuer de l’eau et des couvertures isolantes pour diminuer le nombre de personnes qui leur faisaient des malaises.
On s’est retrouvé à 50 000 à l’intérieur du stade et des tonnes de personnes à leur balcon et dans la rue à profiter du concert.
Et c’était un de ces moments magiques qui n’appartient qu’à ceux qui y étaient.
Oui c’est millimétré, oui c’est essentiellement sur et certain que même si elle chante en direct, elle a aussi un super ingénieur du son qui fait tourner auto-tune en live.
Mais ça ne change rien à l’énergie de la foule, au fait qu’elle fait de chaque concert quelque chose d’unique, en apportant des petites modifications et personnalisations, au fait qu’il y avait tout au long de la tournée une suite grandissante de petits rituels et que chaque date essayait de faire passer le sien dans la postérité de la tournée.
A Zurich pour la petite histoire, c’est la première fois que la foule a balancé ses bras pendant toute une chanson du set de folk-more , Betty.
C’était aussi Heidi qui se lançait dans des imitations à pleurer de rire de l’américaine en vadrouille à l’autre bout du monde pour un concert. Oui, il y en avait tout plein, elles se reconnaissaient – à part à l’accent – au fait qu’elles choisissaient souvent des plus vieux albums comme base pour leur tenue.
C’était le fait qu’on se reconnaissait entre nous, dans tout le reste de la ville justement à la tenue. Ou encore que les rares chambres encore disponibles dans les hotels à Zurich pour les dates du concert étaient affichées aux alentours de 1400.- la nuit même dans des hotels de catégorie moyenne)
Au fait qu’Heidi et moi on s’est trouvé un petit restaurant vietnamien, et qu’on y a mangé un Pho délicieux, au stade où on y retourné le lendemain avant de prendre le train retour.
Que c’est un moment mythique de hurler ” fuck the patriarchy” en même temps que 50 000 autres personnes…
Bref, on était crevées mais super contentes… l’énergie investie en valait largement la peine.
A tout bientôt pour le prochain billet! Je vous souhaite une belle journée et une chouette semaine sous le sceau de l’hiver qui semble faire une petite incursion…
*Si ça vous dit quelque chose, c’est que vous aussi vous êtes assez vieux pour vous souvenir de quand Stephan Eicher voulait déjeuner en paix à la radio
**Le chemin des écureuils à Crans-Montana, à quelques minutes à pied de la gare de funiculaire. Plus de détails ici
*** Basil, oui parce qu’il fallait bien qu’on lui trouve un surnom à notre singapourien. Il gravite dans notre vie depuis des années, inséparable d’Heidi pendant des années avant notre départ. Basil plaisantait souvent avec une pointe d’humour noir dont il a le secret qu’il était un de nos rescues, comme les chats. C’est Basil qui est l’architecte du noeud papillon de Bagheera. Il est là depuis presque 3 mois, rentre bientôt et va laisser un vide immense. Bref. Basil a choisi son surnom lui-même, et non c’est un coincidence pour l’herbe aromatique et pour le Disney, parce que son inspiration – comme il fait du cosplay – c’est le jeu RPG d’horreur psychologique Omori
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