Coucou de la toute fin de février.
La bonne nouvelle, le vaste monde n’a pas encore explosé… encore que est-ce vraiment une bonne nouvelle? [/ les mode sarcasme et humour noir pour gérer tournent non-stop]
J’ai regardé la seconde saison de Bref au moins une fois par jour ( enfin les épisodes 2 à 6) depuis 10 jours. Parce que oui, quand je fais un truc comme tout le monde et que je fonce sur un truc dès sa sortie, du coup je le fais avec une passion qui n’appartient qu’à moi. Si au moins c’était mon métier de faire des critiques de trucs ou des récaps, j’aurais une excuse. Mais même pas.
C’est autiste-moi qui dit encore une fois! Et le reste des moi-s qui la regardent un peu attendries et lui disent mais va-y, fais-toi plaisir!
Et non je ne suis pas devenue schizophrène, ni n’ai commencé à montrer un trouble dissociatif de l’identité, c’est plus que j’apprends à me connaître, et que j’utilise ce ressort comique utilisé notamment dans Bref 2 ( comme par hasard), Vice-Versa, ou Big Bang Theory et son conseil des Sheldon pour personnifier des traits.
Donc samedi dernier, je suis allée à une expo photo à Lausanne…
Une improvisation de dernière minute proposée par une amie. Tdah-moi a vu le message, c’est dit oh génial en plus ça fait des plombes qu’on a pas réussi à voir cette amie, dis-lui oui!!!!! On était vendredi quasi 20h. Et derrière autiste-moi a passé toute la soirée à angoisser et m’a fait tomber du lit à 6h du matin parce que mais on a jamais été dans ce musée-ci!!!!!! Et si c’est nul, et si tu dépasses tes limites, et si et si et si…
Au cas ou vous l’auriez pas compris, l’hyper-préparation et la nécessité de conjurer tout les trucs qui pourraient mal se passer, ainsi que 25 solutions pour chaque truc et finir avec 200 timelines possibles pour ce qui se passera pour cette sortie, c’est généralement autisme aux commandes.
J’ai géré mon anxiété d’anticipation, en modifiant légèrement le programme et en allant à Lausanne en avance, me laissant un peu de temps du coup pour passer voir la Fnac et Payot ( dont les rayons anglais sont moins maigres qu’ici en Valais)
Il se pourrait que je sois ressortie avec quelques livres…
J’ai été faire un crochet à la boulangerie, patisserie d’Elssi. Et c’est juste trop trop bon! Pour ceux qui doivent respecter un sans produit laitier complet, pas juste le lactose, ça diminue les choix, mais par exemple leur brioche au chocolat est complètement sans produits laitiers et j’en ai ramené une à Heidi qui l’a mangée avec plaisir!
J’ai mangé des tacos au Mexicana de Lausanne…
Pis ensuite, j’ai retrouvé mon amie et on a été au musée de l’Elysée pour l’exposition sur Sabine Weiss.
Honnêtement magnifique. Je ne vais pas tout raconter sa vie, je vous laisse aller jeter un oeil sur wiki . Mais les grandes lignes c’est que c’était super de voir la différence de regard sur la photo de magasine et de publicité. Que visiblement aux débuts de la laine acrylique, leur slogan c’était que c’était doux comme un poussin… Qu’elle a vécu une vie passionnante, et que son péché mignon c’était la photo de rue. Celle qui m’a plu le plus c’est des gamins perchés dans un arbre dans un terrain vague dans les années 50 à Paris. Tout ça parce que cette photo, c’était la collision parfaite entre sa photo et Le Petit Nicolas. Qui ne l’oublions pas, à la même époque aimait aussi aller trainer au terrain vague avec sa bande de potes.
Ceci dit, c’est la seconde expo qui m’a laissé la plus grosse impression…
C’est une retrospective de Daido Moriyama ( enfin en VO Moriyama Daido) Il fait des photos super saturées, hyper contrastées, s’est souvent intéressé à la contre-culture. Perso j’ai adoré. Les photos dégageaient un peu le même genre d’ambiance qu’un polar bien glauque.
C’était ma grande surprise et découverte du jour ( vu que de base c’était pas l’expo pour laquelle on s’était déplacé)
Ensuite ne restait plus qu’à rentrer…
Version première classe dégriffée histoire d’avoir un peu de calme et de ne pas finir en meltdown si comme à l’aller je tombais en seconde sur le groupe commençant sa journée à la bouteille de vin blanc.
Et comater au lit d’épuisement pour au moins 24h. ( Raison pour laquelle le billet est pas dehors lundi à l’aube, j’étais HS au lit toute la journée... et ensuite j’ai enchainé avec mes bringues)
Du côté des choiseaux…
A regarder BB8 se lécher frénétiquement depuis 20 minutes, je me dis que ça fait longtemps que je ne les ai pas traité pour les puces, et que visiblement je devrais. M’enfin du coup, il a presque le poil propre.
Dans la série Felix et ses manies, ces derniers jours, il trouve visiblement hilarant de boire en léchant le bord du verre et en mettant du coup la moitié à côté.
Par contre j’ai trouvé une bonne tactique pour ne plus remplir leurs verres d’eau 15 fois par jour. Je les ai remplacé par des tasses à latte en verre d’Ikea. Comme ça plus de place pour y passer les moustaches ET presque 4dl de contenu contre 2dl pour les verres d’eau précédents. Et comme c’est toujours du verre, ils n’y ont vu que du feu!
Ah et puis, c’est potentiellement le drame, parce que le Nouvel Humain Principal de Nala déménage fin juin. Il réfléchit de savoir s’il peut la prendre avec ou pas. S’il ne peut pas, on est en de commencer à planifier les plans A à B etc. jusqu’à Z pour savoir comment l’aider à gérer son départ sachant qu’elle refuse de rentrer chez nous donc qu’il va falloir la réintégrer de force au groupe.
On a le gendre en visite jusqu’au 8 mars.
Il a réussi le dernier de ses examens de formation et du coup il a une pause pour avant d’attaquer. Du coup les chats vont faire la tronche ( parce qu’il est allergique donc que quand il est là, ils n’ont pas accès au lit de Heidi)
Du coup tout le monde a pris des vacances, il y a des discussions de profiter du beau temps annoncé pour aller en balades. Et moi du coup, je me prends mes mini-vacances isolée loin de toute responsabilité pendant 3 jours sur la semaine prochaine.
Sinon bin le bilan de ce mois de février au niveau personnel…
C’est que je progresse à petits pas pour démêler les fils des interactions entre autisme, tdah et le reste de la soupe d’alphabet…
Non parce que effet marrant dont j’aurais du me douter qu’autisme allait pointer son nez de traiter le tdah à coup de rit@line, c’est que du coup j’ai mes traits autistiques qui sont vachement plus bruts de décoffrage.
Je suis vachement moins souvent en mode, c’est pas grave on va se démerder… on retombe toujours sur nos pattes au final.
Et vachement plus souvent en mode oui, mais ça c’est nouveau. J’aime pô les trucs nouveaux!
La néophobie qui ressortait déjà dans des trucs comme j’ai mon nouvel iPad pas ouvert sur le bureau depuis 3 mois parce que c’est nouveau et mon iPad actuel il va m’en vouloir de le délaisser. Ou alors dans les “non mais elle marche toujours ma chaine stéréo, il faut juste donner un petit coup de main au plateau à CD en mettant le bon contre-poids juste au bon moment pour que le tiroir se ferme et que le lecteur CD fonctionne. Pis parle pas d’elle comme ça, tu vas la vexer!“
Ou encore à quel point, je stimme à coup d’écholagie ( quand l’écholalie est internalisée et résonne dans ta tête mais que tu ne le dis pas à voix haute)
C’est fun parfois, c’est comme retrouver et redécouvrir des côtés de moi.
Mais c’est aussi ressortir du placard les vieux traumas de la gamine qui inventait les systèmes qu’elle pouvait pour gérer les dites difficultés qui sans mot officiel dessus n’étaient forcément que la paresse, de la malice ou de la stupidité.
Je me rends compte qu’il y a encore parfois des plaies purulentes, qui se remettent à saigner à CHAQUE fois que je manque un objectif que je me donne ( et que j’annonce histoire d’essayer de m’obliger à le tenir)…
Que je suis coincée dans un perpétuel cycle ou à ne pas comprendre l’ampleur de mes difficultés, ne pas savoir ni comment les gérer ni comment aménager au delà de la grosse poussée d’adrénaline qui me permet d’abattre un boulot énorme en quelques heures. Au prix d’une fatigue intense, et d’une récupération de plus en plus lente au fil des ans, merci le retour de baton du crash post-adrénaline.
Qu’on rajoute au milieu, le fait qu’au fur et à mesure que j’ai grandi TOUS les mécanismes qui étaient là pour m’équilibrer gamine, se sont envolés.
Parce qu’inexorablement je m’affaiblissais. La gamine que j’étais ne marchait JAMAIS, elle sautillait H24 et que si aujourd’hui j’ai un traitement qui diminue fortement les effets de ma maladie neuromusculaire, je ne suis pas guérie, que d’ailleurs un des médicaments que je prends pour la maladie neuromusculaire aggrave l’anxiété, sauf que si je le diminue bin ma nuque tient plus, donc va falloir faire avec l’anxiété….
Cadeau bonus de notre monde moderne, c’est vivre avec l’anxiété – comme tous les malades dépendants de leurs médicaments – que si les médicaments ne sont pas disponibles, en quelques semaines je ne suis plus bonne à rien. Dans notre monde de rupture de stocks c’est une sacrée épée de Damoclès au dessus de la tête.
Putain, elle m’en a bouffé de l’énergie et des années ma maladie neuro-musculaire, contribué en sous-main à rétrécir mon monde.
Je ne suis en colère contre personne…
Enfin si peut-être les quelques médecins et différents professionnels rencontrés plus jeune qui se heurtant à quelque chose qui honnêtement était pas décrit dans la littérature quand j’aurais eu besoin de mon dr House… auraient pu admettre qu’ils ne savaient pas, plutôt que de me gaslighter que j’étais une petite nature qui s’écoutait et que c’était tout dans ma tête! ( ou la variante aussi connue de c’est tout la faute des parents…)
Mais clairement pas envers mes parents, qui ont fait des miracles avec ce qu’ils avaient dans les mains.
Mais quand je vois tout ce que je n’ai pas encore fini de remettre à sa juste place. Genre, le juste poids de tous ces projets avortés, de ces trucs que je ne finis jamais, des poussées créatives qui n’aboutissent à rien.
Je crois que purée même moi, j’ai pas encore fini de découvrir à quel point, c’est pas que je veux pas, c’est que je peux pas.
Là, cet après-midi, je finis ce billet sans rit@line, parce qu’il y a pour changer, pénurie de stocks, donc que je les économise depuis quelques jours.
Et purée, j’en pleure de frustration à ne pas arriver à finir une seule phrase, une seule pensée, une seule tâche sans devoir revenir 20 fois dessus…
Honnêtement et sans exagérer, le dentiste sans anesthésie qui fonctionne comme il faut, ce serait moins douloureux là, maintenant, tout de suite, que d’extirper le mot de la fin de ce billet.
Bon du coup pour l’éditer, le rendre plus lisible… je repasserais ou pas… mais c’est juste au delà de mes capacités.
C’est un constat flippant. Comme si la rit@line servait de paire de lunettes, et quand elle ne fonctionne plus bam, plus de lunettes et je dois me démerder avec la vision floue d’avant. Sauf que maintenant je sais que je voyais putain de flou et que je sais honnêtement pas j’ai fait pour faire avec toutes ces années!
Aller, je vous laisse, j’ai les plumées à coucher, et un livre à finir de lire avant minuit, histoire que finir le décompte du mois de février à 50 livres tout rond.
( Bon d’accord il y en a environ 1/3 qui étaient des livres courts dans les 200-250 pages… mais oui même moi je me suis fait un peu peur… du coup j’ai changé de méthode pour les comptabiliser, parce que je me suis rendue compte que sans mensualisation de la liste de lectures, d’une fois que je commençais une page de liste de livres lus, c’était comme une saison, je passais en total hyperfocus à vouloir absolument finir la page… comme ça que j’en suis arrivée à 50 livres sur ce mois de février. )
En plus ça me fait créer des choses de mes mains, c’est chouette… j’adorais embellir mes classeurs plus jeune…. c’est comme retrouver un vieil ami!
Je vous souhaite un bon week-end, une belle semaine à venir….
Je passerai une fois la semaine prochaine, mais je ne sais pas encore quand, ça dépendra de quand l’inspiration frappe!
Prenez soin de vous! Grosses Bises!