Le monde selon Merichan & les choiseaux 3.0

Les choiseaux sont de retour, maintenant en direct de la Valaisie

collage of 3 pictures of Felix and Cuddles, black and white cat siblings, sleeping together

Bon et alors cette St-Valentin?

Coucou du lundi!

Je passe en vitesse, pour vous rassurer sur le fait que 1. je suis toujours vivante 2. je prends soin de moi 3. les choiseaux vont bien.

Je pourrais vous dire que j’ai pas posté la semaine dernière c’est juste que j’avais pas d’inspiration…

Ou pas envie de risquer de réfléchir à l’état du monde, vu tout le boulot que je faisais pour ignorer le vaste monde, alors même que je savais que dès que je commençais un billet je ne pourrais m’empêcher longtemps de grommeler sur la stupidité profonde de l’homme le plus riche du monde et ses minions.

Vous dire que j’avais audiobook… et que le problème de l’audiobook c’est que comme j’aime pas déformer les voix, je l’écoute à la vraie vitesse de narration donc que le moindre roman prend une bonne douzaine d’heure d’écoute.

Et que quand j’ai audiobook je ne peux que dessiner sinon je perds le fil du livre… Donc qu’écrire un billet en parallèle alors même que j’étais en plein dans les chapitres passionnants d’une dark rom-com ( aka Dexter mais avec un “et ils vécurent heureux pour toujours”) c’était mort.

Que j’ai passé pas mal de temps en France, enfin according to mon VPN histoire de pouvoir regarder je sais plus combien de fois de suite la seconde saison de Bref ( mais au moins 3), que j’ai putain d’adoré et que je vous recommande chaudement.

Alors honnêtement, tout ça c’est 100% vrai.

Mais ce n’est aussi qu’une des facettes de la pièce.

L’autre c’est les crises d’angoisse à l’idée de parler à quiconque au delà de mon mari et ma fille. Mouais, c’est avec eux que j’utilisais le peu de cartouches sociales que j’avais de la journée.

Le fait que du coup la seule sortie de la semaine ( à partir pour promener le chien) c’était pour accompagner Heidi à un de ses rendez-vous médicaux. Et mon coeur de maman d’exploser de fierté de la voir gérer… J’en ai dormi 16 heures en rentrant de ça.

Mes batteries sociales étaient souvent tellement ridiculement faibles que les autres jours, le temps de finir la séance café-papotage du matin j’en arrivais déjà à contaminer mon mari et ma fille avec le meltdown/crise d’angoisse qui montait d’avoir trop socialisé.

Alors ce n’est pas un phénomène inconnu…

Juste que jusqu’à récemment j’ai toujours trop bien caché la merde au chat et gardé le masque en place.

Jusqu’à me leurrer moi-même souvent.

Faut dire que je devais tenir le coup envers et contre tout. Il y avait des gens qui dépendaient de moi. Heidi principalement. Elle a été mon moteur pendant des années.

Superchéri aussi.

Et puis tout un chacun qui avait besoin de moi. Je n’existe souvent, n’ai de valeurs que dans les services que je rends aux autres. Le reste de moi est trop. Trop gênant, trop bruyant, trop bizarre… Il vaut mieux l’effacer, et tenter désespérément d’être ce que je pense que les autres veulent. ( nuance importante là… ce que je PENSE que les autres veulent de moi)

Quand j’étais plus jeune, c’était rendre service, faire taire ce qu’une part de mon cerveau voulait de moi au mépris de mes propres limites jusqu’à ce que mon corps lâche.

Et puis au fur et à mesure qu’à la foi les limites de mon corps diminuaient mais que je comprenais mieux pourquoi donc que je pouvais y remédier partiellement du moins par des traitements, c’est juste mon mental qui a commencé à lâcher, parce que le corps tenait la route plus longtemps que mon mental.

L’air de rien, je respirais à tous les instants du Fuck mes limites quand il s’agit de faire ce dont les autres ont besoin.

Faut dire que je cumule les intersections pour être atteinte du syndrome du si je me coupe en 24 j’existe dans ce que je fais pour les autres. Je suis TSA, TDAH, trop intelligente pour mon propre bien, hypersensible, l’ainée de ma fratrie, j’ai été harcelée à l’école… la liste n’est pas exhaustive.

Le masque s’est craquelé quelque part pendant la pandémie…

Je pouvais de moins en moins donner le change. Comme des habits que je n’arrivais plus à renfiler.

C’est ce qui m’a fait poursuivre une démarche diagnostic à l’époque.

Bon après BAM, on quitte Singapour, une grand-mère puis l’autre, Superchéri et Heidi, la maison, les travaux, un déménagement, et on se retrouve presque 3 ans plus tard dans ma première phase de vrai calme qui fait que je m’arrête suffisamment longtemps pour que tous les trucs que j’avais laissé en suspens pour aller à l’assaut du vaste monde et de tous les dragons à affronter ses dernières années me rattrapent.

Cadeau bonus, c’est la réalisation que je ne sais pas qui je suis en français. Parce que la moi adulte, avec un minimum d’estime d’elle etc. elle n’existe qu’en anglais.

Miroir déformé du chemin émotionnel et mental de rentrer du Japon. Sauf qu’à l’époque j’avais fini par effacer tous les trucs que je ne savais pas comment concilier avec mon quotidien francophone de suisse moyenne. Et que je sais que ce n’est pas la solution optimale depuis. Mais comment faire autrement?

Et mes démons de susurrer le soir venu que d’abord comment est-ce que quiconque peut vraiment t’aimer pour toi vu qu’ils ne connaissent même pas 10 à 20% de qui tu es???? Les gens qui te complimentent, ils complimentent un masque, un mensonge…

Alors depuis des mois… j’essaie de me trouver.

Ça avance par à-coup quand j’ai un temps mort… Et manque de bol pour toutes les personnes qui s’inquiètent pour moi, c’est un processus ou les grands progrès se font quand je suis toute seule, coupée du monde.

Au hasard d’un épisode de Bref saison 2, du troisième jour de post-processing de ma conversation avec la psy ou après 48h à récupérer d’un aprem créatif que j’ai adoré mais qui m’a terrifié par la quantité que les interactions sociales me coutaient.

Superchéri et Heidi le savent que je fonctionne comme ça. Ils m’ont vu m’épanouir là-dedans au fur et à mesure que je devenais un moi plus authentique en anglais. Ils font de la place pour ça même si c’est tellement pas la façon dont eux ils fonctionnent qu’ils en souffrent.

Pour d’autres c’est la première fois qu’ils sont autant confrontés à ça. Au fait que je disparais pour aller mieux. Que paradoxalement c’est bon signe.

Qu’au moment où j’en parle, c’est que j’ai compris pourquoi et comment et que je suis passée au problème suivant, mais que j’essaie de leur expliquer ce qui s’est passé et pourquoi j’ai disparu.

Et que du coup bam, je grille mes cartouches sociales à peine rechargées à rassurer les gens qui du coup s’inquiètent légitimement mais me refont fuir parce que mes batteries n’étaient pas assez solides pour gérer leur inquiétudes et le fait que j’en suis responsable.

Dans le genre serpent qui se mord la queue et problème sans solution, elle est pas mal celle-ci.

Bref…

Et alors cette St-Valentin? Bin elle a été parfaite: parce qu’on l’a complètement ignorée et que c’était le plus beau cadeau de St-Valentin que Superchéri pouvait me faire.

Heidi, elle, a aussi passé sa St-Valentin rêvée, vu qu’elle a rejoint le gendre à Bristol pour son week-end de permission et qu’ils ont dévoré une entrecôte chacun.

Je ne pense pas qu’il y aura un autre billet cette semaine.

Je vous dis à la prochaine mais je ne sais pas exactement quand ce sera 🙂 Je sais juste que vous dire que je vais me tenir aux 2 billets par semaine ces prochains temps, c’est me mettre une pression sociale de communiquer qui a le potentiel de me faire faire un meltdown et/ou une crise d’angoisse.

Donc je vais être sage et ne rien vous promettre…

Quand j’arrive, ou que j’ai un truc que je dois absolument vous partager… je repasse… en attendant je me concentre sur le fait d’aller mieux et de nourrir ces batteries sociales qui tournent dans le rouge depuis bien trop longtemps…

Une belle journée, une belle semaine…

Prenez soin de vous dans ce vaste monde franchement fou.

Si quelqu’un sait comment retourner dans le bon timeline, je reste preneuse!